vendredi 23 septembre 2016

Pourquoi continuer ?



Après les actes de « vandalismes » perpétrés à la Station cet été, la question de pourquoi continuer se pose forcément dans toutes les têtes. En effet, il est facile de sombrer dans la colère et la déception suite à ces actes criminels en cascade incompris et totalement gratuits! Mais pas gratuits pour la Station Ornithologique de Munchhausen pour qui ils entraînent à chaque fois des dépenses imprévues qu'une association telle que la nôtre a du mal à assumer.
Néanmoins, il est important pour nous, bénévoles de la Station, de continuer notre contribution à l’avancée des connaissances afin d’optimiser la protection de ces oiseaux qu’on aime tant !

Car oui, pourquoi bague-t-on au fait ?

Il est vrai que de nombreuses avancées technologiques permettent un suivi plus exhaustif de la migration des oiseaux avec le développement des puces RFID et autres émetteurs GPS mais non seulement ils sont difficilement accessibles en raison de leur coût mais en plus ils ne permettront jamais les études à grande échelle qui ont été et sont toujours permises par le baguage. D’autre part, cette technique permet également d’observer les évolutions démographiques à travers le temps. En effet, la diminution des populations observée pour la grande majorité des oiseaux, y compris les oiseaux communs, est notamment observable grâce au baguage. D’autres protocoles permettent également d’observer l’évolution des populations d’oiseaux locaux tout au long de l’année ou encore durant leur période de reproduction.

D'accord, mais en quoi cela protège-t-il les oiseaux ?

La connaissance mène à la protection. En effet, bien que la connaissance ne soit pas en soi une
condition indispensable à la conservation, elle est une alliée de poids dans le monde actuel et ce pour plusieurs raisons. La première est que la protection des espèces et des sites naturels sur lesquels elles se trouvent ne peuvent se faire qu’à travers leur reconnaissance. Dans un monde idyllique dont nous rêvons tous ici, toutes les espèces seraient protégées et les espaces naturels préservés. Or ce n’est pas le cas, c’est pourquoi il est important de bien connaître les paramètres à obtenir de manière obligatoire et ceux qu’on devra malheureusement sacrifier. La deuxième raison est sociale. En effet, dans un monde où chaque acteur terrien souhaite utiliser la surface disponible pour faire des profits, il est important de construire une argumentation solide basée sur des faits réels observés et mesurés sur le terrain afin de convaincre les pouvoirs politiques du bien-fondé mais aussi de la nécessité absolue de la protection d’une zone qui sera pour le coup non exploitée. Les études démographiques réalisées à l’aide du baguage permettent ainsi de tirer la sonnette d’alarme d’une biodiversité en déclin. Pourvu qu’elle soit entendue ! La troisième raison, qui n’est certainement pas la dernière, concerne la valeur pédagogique du baguage. Bien que ce ne soit pas un objectif ciblé de notre travail, le partage de notre passion pour les oiseaux et pour la nature en général avec les curieux de passage permet de créer des liens, non seulement entre les humains, mais également entre les espèces. La protection passe effectivement aussi par la sensibilisation du grand public avec des exemples concrets et locaux, souvent plus parlant que les discours politiques hypothético-écolo…
Bref, pour conclure, nous aimons les oiseaux et nous souhaitons les protéger. Qui peut être contre ça ?!



A bon entendeur…

Chevêches à Genève...

http://www.salamandre.net/article/chouette-cheveche-geneve/