Après
les actes de « vandalismes » perpétrés à la Station
cet été, la question de pourquoi continuer se pose forcément dans
toutes les têtes. En effet, il est facile de sombrer dans la colère
et la déception suite à ces actes criminels en cascade incompris et
totalement gratuits! Mais pas gratuits pour la Station Ornithologique
de Munchhausen pour qui ils entraînent à chaque fois des dépenses
imprévues qu'une association telle que la nôtre a du mal à
assumer.
Néanmoins,
il est important pour nous, bénévoles de la Station, de continuer
notre contribution à l’avancée des connaissances afin d’optimiser
la protection de ces oiseaux qu’on aime tant !
Car
oui, pourquoi bague-t-on au fait ?
Il
est vrai que de nombreuses avancées technologiques permettent un
suivi plus exhaustif de la migration des oiseaux avec le
développement des puces RFID et autres émetteurs GPS mais non
seulement ils sont difficilement accessibles en raison de leur coût
mais en plus ils ne permettront jamais les études à grande échelle
qui ont été et sont toujours permises par le baguage. D’autre
part, cette technique permet également d’observer les évolutions
démographiques à travers le temps. En effet, la diminution des
populations observée pour la grande majorité des oiseaux, y compris
les oiseaux communs, est notamment observable grâce au baguage.
D’autres protocoles permettent également d’observer l’évolution
des populations d’oiseaux locaux tout au long de l’année ou
encore durant leur période de reproduction.
D'accord,
mais en quoi cela protège-t-il les oiseaux ?
La
connaissance mène à la protection. En effet, bien que la
connaissance ne soit pas en soi une
condition indispensable à la conservation, elle est une alliée de
poids dans le monde actuel et ce pour plusieurs raisons. La première
est que la protection des espèces et des sites naturels sur lesquels
elles se trouvent ne peuvent se faire qu’à travers leur
reconnaissance. Dans un monde idyllique dont nous rêvons tous ici,
toutes les espèces seraient protégées et les espaces naturels
préservés. Or ce n’est pas le cas, c’est pourquoi il est
important de bien connaître les paramètres à obtenir de manière
obligatoire et ceux qu’on devra malheureusement sacrifier. La
deuxième raison est sociale. En effet, dans un monde où chaque
acteur terrien souhaite utiliser la surface disponible pour faire des
profits, il est important de construire une argumentation solide
basée sur des faits réels observés et mesurés sur le terrain afin
de convaincre les pouvoirs politiques du bien-fondé mais aussi de la
nécessité absolue de la protection d’une zone qui sera pour le
coup non exploitée. Les études démographiques réalisées à
l’aide du baguage permettent ainsi de tirer la sonnette d’alarme
d’une biodiversité en déclin. Pourvu qu’elle soit entendue !
La troisième raison, qui n’est certainement pas la dernière,
concerne la valeur pédagogique du baguage. Bien que ce ne soit pas
un objectif ciblé de notre travail, le partage de notre passion pour
les oiseaux et pour la nature en général avec les curieux de
passage permet de créer des liens, non seulement entre les humains,
mais également entre les espèces. La protection passe effectivement
aussi par la sensibilisation du grand public avec des exemples
concrets et locaux, souvent plus parlant que les discours politiques
hypothético-écolo…
Bref,
pour conclure, nous aimons les oiseaux et nous souhaitons les
protéger. Qui peut être contre ça ?!
A
bon entendeur…
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