mercredi 28 mars 2018
samedi 24 mars 2018
Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une « vitesse vertigineuse »
Ce déclin
« catastrophique », d’un tiers en quinze ans, est
largement dû aux pratiques agricoles, selon les études du CNRS et
du Muséum d’histoire naturelle
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Le printemps
risque fort d’être silencieux. Le Muséum national d’histoire
naturelle (MNHN) et le Centre
national de la recherche scientifique (CNRS) annoncent, mardi
20 mars, les résultats principaux de deux réseaux de suivi des
oiseaux sur le territoire français et évoquent un phénomène de
« disparition
massive »,
« proche de la catastrophe écologique ».
« Les
oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse
vertigineuse, précisent
les deux institutions dans un communiqué commun. En
moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze
ans. »
Attribué par les
chercheurs à l’intensification des pratiques agricoles de ces
vingt-cinq dernières années, le déclin observé est plus
particulièrement marqué depuis 2008-2009, « une
période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères
imposées par la politique
agricole commune [européenne],
à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au
nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné et à la
généralisation des néonicotinoïdes », ces
fameux insecticides neurotoxiques, très persistants, notamment
impliqués dans le déclin des abeilles, et la raréfaction des
insectes en général.
Plus inquiétant, les
chercheurs observent que le rythme de disparition des oiseaux s’est
encore intensifié ces deux dernières années.
Résultats de deux
réseaux de surveillance
Le constat est
d’autant plus solide qu’il est issu de deux réseaux de
surveillance distincts, indépendants et relevant de deux
méthodologies différentes. Le premier, le programme STOC (Suivi
temporel des oiseaux communs) est un réseau de sciences
participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle.
Il rassemble les observations d’ornithologues professionnels et
amateurs sur l’ensemble du territoire et dans différents habitats
(ville, forêt, campagne). Le second s’articule autour de
160 points de mesure de 10 hectares, suivis sans
interruption depuis 1994 dans la « zone-atelier « du CNRS
Plaine et val de Sèvre, où des scientifiques procèdent à des
comptages réguliers.
« Les
résultats de ces deux réseaux coïncident largement et notent une
chute marquée des espèces spécialistes des plaines agricoles,
comme l’alouette »,
constate l’écologue Vincent Bretagnolle, chercheur au Centre
d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres (CNRS et
université de La Rochelle). Ce
qui est très inquiétant est que, sur notre zone d’étude, des
espèces non spécialistes des écosystèmes agricoles, comme le
pinson, la tourterelle, le merle ou le pigeon ramier, déclinent
également. »
Sur la zone-atelier
du CNRS – 450 km2 de plaine agricole étudiés par des
agronomes et des écologues depuis plus de vingt ans –, la perdrix
est désormais virtuellement éteinte. « On
note de 80 % à 90 % de déclin depuis le milieu des années
1990, mais les derniers spécimens que l’on rencontre sont issus
des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs, et ils ne
sont que quelques rescapés »,
précise M. Bretagnolle.
Déclin massif des
insectes
Pour le chercheur
français, « on
constate une accélération du déclin à la fin des années 2000,
que l’on peut associer,
mais seulement de manière corrélative et empirique, à
l’augmentation du recours à certains néonicotinoïdes, en
particulier sur le blé, qui correspond à un effondrement accru de
populations d’insectes déjà déclinantes ».
A l’automne 2017,
des chercheurs allemands et britanniques conduits par Caspar Hallmann
(université Radboud, Pays-Bas)
ont, pour la première fois, mis un chiffre sur le déclin massif des
invertébrés depuis le début des années 1990 : selon leurs
travaux, publiés en octobre dans la revue PloS
One,
le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 %
sur le territoire allemand.
Des mesures encore
non publiées, réalisées en France
dans la zone-atelier Plaine et val de Sèvre, sont cohérentes
avec ces chiffres. Elles indiquent que le carabe, le coléoptère le
plus commun de ce type d’écosystème, a perdu près de 85 %
de ses populations au cours des vingt-trois dernières années, sur
la zone étudiée par les chercheurs du CNRS.
« Or de
nombreuses espèces d’oiseaux granivores passent par un stade
insectivore au début de leur vie,
explique Christian Pacteau, référent pour la biodiversité à la
Ligue de protection des oiseaux (LPO). La
disparition des invertébrés provoque donc naturellement un problème
alimentaire profond pour de nombreuses espèces d’oiseaux et ce
problème demeure invisible : on va accumuler
de petites pertes, nid par nid, qui font que les populations ne sont
pas remplacées. »
Dégradations
profondes de l’environnement
La disparition en
cours des oiseaux des champs n’est que la part observable de
dégradations plus profondes de l’environnement.
« Il
y a moins d’insectes, mais il y a aussi moins de plantes sauvages
et donc moins de graines, qui sont une ressource nutritive majeure
pour de nombreuses espèces,
relève Frédéric Jiguet, professeur de biologie
de la conservation au Muséum et coordinateur du réseau
d’observation STOC. Que
les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la
chaîne trophique [chaîne
alimentaire]
qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire
ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. »
La situation
française n’est pas différente de celle rencontrée ailleurs en
Europe. « On
est dans la continuité d’une tendance lourde qui touche l’ensemble
des pays de l’Union
européenne », note
M. Jiguet. Est-elle réversible ? « Trois
pays, les Pays-Bas, la Suède
et le Royaume-Uni,
ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour
inverser
cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole
dominant,
explique Vincent Bretagnolle. Aucun
de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour
obtenir
un effet tangible, il faut changer
les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont
imperceptibles. Ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais de
modèle agricole : si on veut enrayer
le déclin de la biodiversité dans les campagnes, il faut en
changer, avec les agriculteurs. »
Article parut dans Le Monde, le 20.03.2018, par Stéphane Foucart
dimanche 11 mars 2018
lundi 5 mars 2018
Nous allons nous régaler :
La
plus grande collection de chants et sons d'animaux débarque sur
Internet Les sons et chants de 9.000 animaux sont numérisés sur le
site de la bibliothèque Macaulay Le laboratoire d’ornithologie de
l'université américaine de Cornell, dans l'État de New York, a
numérisé sur son site Internet pas moins de 150.000 enregistrements
appartenant à quelque 9.000 espèces animales. Savez-vous à quoi
ressemble le chant d'une bécassine de Wilson ou d'un canard Fuligule
à tête rouge ? Non ? Eh bien désormais il est possible de le
savoir en quelques clics ! L’université américaine de Cornell qui
possède un formidable laboratoire d’ornithologie a décidé de
partager les très nombreux enregistrements de chants de toutes
sortes d’espèces animales dont elle dispose. Pour en faire
profiter tout le monde, les chercheurs ont ainsi mis sur leur site
internet quelque 150.000 enregistrements appartenant à pas moins de
9.000 espèces. Il aura fallu une douzaine d'années pour numériser
l'équivalent de 7.513 heures de sons, soit plus de 10 terabytes de
données ! D'ores et déjà disponibles sur le site de la
bibliothèque Macauley du laboratoire d’ornithologie, ces chants
comportent aussi bien celui de lémurs que d’un morse, d’oiseaux,
de baleines, de pingouin ou de reinettes. Le plus vieil
enregistrement numérisé date du 18 mai 1929 et offre durant 9
secondes les vocalises d'un Bruant chanteur écouté au Stewart Park
d’Ithaca. "Notre collection audio est la plus grande et la
plus vieille du monde. Maintenant, c'est aussi la plus accessible",
a expliqué dans un communiqué Mike Webster, directeur de la
bibliothèque. "Nous travaillons pour améliorer les fonctions
de recherche et créer des outils que les personnes pourraient
utiliser pour collecter les enregistrements et les télécharger
directement dans les archives. Notre but est de rendre la
bibliothèque Macaulay la plus utile possible pour le public", a
t-il ajouté. Des sons et chants utiles à tous Aujourd'hui, chaque
enregistrement est présenté en mentionnant le nom de l’animal, la
date d’enregistrement, le lieu et l’auteur de la captation, de
même que l’habitat de l’animal au moment de l’enregistrement.
La référence du fichier, sa localisation sur une carte et le type
de son sont également précisés. Ainsi, la banque pourrait rendre
de grands services à des publics très différents, chercheurs,
amateurs d'oiseaux, réalisateurs de films voire développeurs
d'applications. "Maintenant que nous avons numérisé les
enregistrements auparavant archivés, l'équipe des archives se
concentre sur du matériel nouveau fourni par des enregistreurs
amateurs ou professionnels à travers le monde pour véritablement
construire une collection", a commenté de son côté Greg
Budney, conservateur audio. "De plus, c'est juste un vrai
plaisir d'écouter ces sons. Avez-vous déjà entendu le son d'un
morse sous l'eau ? C'est un son incroyable". Pour découvrir la
fameuse collection, rendez-vous sur le site :
http://macaulaylibrary.org/
Publié par Emmanuel Perrin, le 02 février 2013
En
savoir plus :
http://www.maxisciences.com/chant/la-plus-grande-collection-de-chants-et-sons-d-039-animaux-debarque-sur-internet_art28470.html
Copyright © Gentside Découverte
Publié par Emmanuel Perrin, le 02 février 2013
Le
laboratoire d’ornithologie de l'université américaine de Cornell,
dans l'État de New York, a numérisé sur son site Internet pas
moins de 150.000 enregistrements appartenant à quelque 9.000 espèces
animales. Savez-vous à quoi ressemble le chant d'une bécassine de
Wilson ou d'un canard Fuligule à tête rouge ? Non ? Eh bien
désormais il est possible de le savoir en quelques clics !
L’université américaine de Cornell qui possède un formidable
laboratoire d’ornithologie a décidé de partager les très
nombreux enregistrements de chants de toutes sortes d’espèces
animales dont elle dispose. Pour en faire profiter tout le monde, les
chercheurs ont ainsi mis sur leur site internet quelque 150.000
enregistrements appartenant à pas moins de 9.000 espèces.
http://www.maxisciences.com/chant/la-plus-grande-collection-de-chants-et-sons-d-039-animaux-debarque-sur-internet_art28470.html
Copyright © Gentside Découverte
dimanche 4 mars 2018
Chers amis
La
nature qui nous entoure est d’une richesse exceptionnelle et
l’homme ne s’en rend pas toujours compte ou alors il ne sait pas
l’estimer à sa juste valeur. Nous aimerions donc vous parler
d’oiseaux qui nous surprennent soit par leur beauté ou encore par
leurs mœurs particulières.
Nous vous présenterons tous les mois une autre espèce d’oiseau et ce mois de mars 2018 nous commençons par l’oiseau jardinier à nuque rose.
En Australie, comme chaque année en cette saison des amours (avril, mai), il doit tout faire pour s’attirer les faveurs de ces dames. Pour ce faire, il a élaboré une stratégie pour le moins ingénieuse.
Lors de cette dernière, le mâle, situé à l’autre bout du tunnel, se pavane devant la femelle. Il hérisse les plumes à l’arrière de sa tête, révélant ainsi une magnifique crête rose. C’est à cette dernière qu’il doit d’ailleurs son nom.

Comment ?
Tout simplement en créant une illusion d’optique ! les cailloux
et coquillages, sur lesquels il parade, ont été disposés selon un
ordre bien précis. Les plus petits près de l’entrée du tunnel,
et les plus grands vers l’extérieur.
Article tiré de Sciencetips. 2018.
Nous vous présenterons tous les mois une autre espèce d’oiseau et ce mois de mars 2018 nous commençons par l’oiseau jardinier à nuque rose.
A l’ombre d’un arbre, un petit oiseau au doux nom de
"jardinier a nuque rose" (Chlamydera nuchalis)
est en plein travail.
En Australie, comme chaque année en cette saison des amours (avril, mai), il doit tout faire pour s’attirer les faveurs de ces dames. Pour ce faire, il a élaboré une stratégie pour le moins ingénieuse.
![]() |
Photo : M.Dahlem |
![]() |
Berceau nuptial du jardinier à nuque rose trouvé dans le parc national de Lakefield dans le nord du Queensland, en Australie, photo : J. Endler |
Afin de se
démarquer des autres mâles,
il construit un magnifique berceau nuptial. L'édifice est une
véritable œuvre d’art !
Composé
de centaines de brindilles entrelacées, il forme un tunnel pouvant
atteindre jusqu’à 60 centimètres de long. à l’entrée et à la
sortie de ce dernier, le jardinier à nuque rose aménage un espace
composé de petites pierres, d’os et de coquillages blancs.
Lorsqu’une
femelle aperçoit le berceau nuptial,
elle s’approche et se positionne à l’entrée du tunnel. Elle est
alors au premier rang pour assister à la parade nuptiale.
Lors de cette dernière, le mâle, situé à l’autre bout du tunnel, se pavane devant la femelle. Il hérisse les plumes à l’arrière de sa tête, révélant ainsi une magnifique crête rose. C’est à cette dernière qu’il doit d’ailleurs son nom.
![]() |
Un jardinier à nuque rose mâle montre sa crête rose à une femelle, photo : Poppy |

Disposition des cailloux, coquillage et os dans la cour gauche
du berceau nuptial, (en bas) Schéma montrant la disposition en
gradient, photo : J. A. Endler/L. A. Kelley.
Mais
le jardinier à nuque rose a plus d’un tour dans son sac.
Pour mettre toutes les chances de son côté, il a imaginé un
artifice lui permettant d’avoir l’air… plus imposant.

Cet
astucieux placement
augmente la profondeur de champ du décor, de la même façon que sur
une scène de théâtre ou un tableau.
Résultat,
la femelle à l’entrée du tunnel a l’impression que le mâle est
plus gros, et donc plus attractif. Séduite, elle va alors le
rejoindre pour s’accoupler. Comme quoi, il arrive que l’amour
soit une illusion…
Dessin : B.
Sharpe
Article tiré de Sciencetips. 2018.
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