Nous vous présenterons tous les mois une autre espèce d’oiseau et ce mois de mars 2018 nous commençons par l’oiseau jardinier à nuque rose.
A l’ombre d’un arbre, un petit oiseau au doux nom de
"jardinier a nuque rose" (Chlamydera nuchalis)
est en plein travail.
En Australie, comme chaque année en cette saison des amours (avril, mai), il doit tout faire pour s’attirer les faveurs de ces dames. Pour ce faire, il a élaboré une stratégie pour le moins ingénieuse.
Photo : M.Dahlem |
Berceau nuptial du jardinier à nuque rose trouvé dans le parc national de Lakefield dans le nord du Queensland, en Australie, photo : J. Endler |
Afin de se
démarquer des autres mâles,
il construit un magnifique berceau nuptial. L'édifice est une
véritable œuvre d’art !
Composé
de centaines de brindilles entrelacées, il forme un tunnel pouvant
atteindre jusqu’à 60 centimètres de long. à l’entrée et à la
sortie de ce dernier, le jardinier à nuque rose aménage un espace
composé de petites pierres, d’os et de coquillages blancs.
Lorsqu’une
femelle aperçoit le berceau nuptial,
elle s’approche et se positionne à l’entrée du tunnel. Elle est
alors au premier rang pour assister à la parade nuptiale.
Lors de cette dernière, le mâle, situé à l’autre bout du tunnel, se pavane devant la femelle. Il hérisse les plumes à l’arrière de sa tête, révélant ainsi une magnifique crête rose. C’est à cette dernière qu’il doit d’ailleurs son nom.
Un jardinier à nuque rose mâle montre sa crête rose à une femelle, photo : Poppy |
Disposition des cailloux, coquillage et os dans la cour gauche
du berceau nuptial, (en bas) Schéma montrant la disposition en
gradient, photo : J. A. Endler/L. A. Kelley.
Mais
le jardinier à nuque rose a plus d’un tour dans son sac.
Pour mettre toutes les chances de son côté, il a imaginé un
artifice lui permettant d’avoir l’air… plus imposant.
Comment ?
Tout simplement en créant une illusion d’optique ! les cailloux
et coquillages, sur lesquels il parade, ont été disposés selon un
ordre bien précis. Les plus petits près de l’entrée du tunnel,
et les plus grands vers l’extérieur.
Cet
astucieux placement
augmente la profondeur de champ du décor, de la même façon que sur
une scène de théâtre ou un tableau.
Résultat,
la femelle à l’entrée du tunnel a l’impression que le mâle est
plus gros, et donc plus attractif. Séduite, elle va alors le
rejoindre pour s’accoupler. Comme quoi, il arrive que l’amour
soit une illusion…
Dessin : B.
Sharpe
Article tiré de Sciencetips. 2018.
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